Con te partiro

Un ténor sur la ligne de front

De temps en temps, le combat des critiques fait rage entre noblesse des voix de l’opéra et musique populaire. Andrea Bocelli s’est trouvé en plein champ de bataille.

Nous sommes beaucoup de Français – et même d’Européens – à avoir fini par nous habituer à Con te partiro chanté par Andrea Bocelli. Quand le ténor italien s’est installé en tête du top 50 français début 1997, ce n’était pas un coup de foudre soudain. Il a fallu des mois de montée dans les médias – et pas uniquement à cause de la belle histoire du ténor aveugle à la voix d’or.

Disons-le tout net : en France, on a adoré détester Bocelli. Pas moi, bien sûr ; pas vous, personnellement, mais la critique, les snobs, les méchants, les conservateurs...

Parce qu’il y a deux cultures : la culture savante et la culture populaire, la bonne culture et la mauvaise culture, la culture des gens cultivés et la culture des gens qui – justement, comme on dit, n’ont pas de culture.

Et Andrea Bocelli est précisément sur cette ligne de partage entre l’univers classique et l’univers populaire.